Salaire au foyer

Défi : répondre en 15 minutes alors que je suis en total désaccord. :)

Alors vraiment en vrac :

Oui il y a inégalité, oui c'est statistiquement plus probable que ce soit une femme qui se retrouve dans cette situation, mais je ne vois pas en quoi ça implique de trouver des solutions qui aille dans le sens du salariat et du retour au travail.

Ce n'est pas aux femmes de travailler plus, de percevoir plus de salaire, c'est aux hommes de faire l'inverse.

Cet article est un stéréotype de pensée libérale et progressiste, qui par définition interdit de penser la vie telle qu'elle était avant, ni en terme d'horreur ni en terme de paradis perdu.

Résumer la prise en charge des enfants en bas âge à "torcher des cul et faire les courses" c'est une HONTE (désolé mais ça m'a choqué hein). C'est la période la plus importante, et oui bien sûr tout ou presque peut se rattraper ensuite mais c'est LÀ qu'on y apprend la base : savoir respecter un "non", savoir soi-même dire non, etc. Les bases pour le "vivre ensemble", justement !

C'est dans cette période qu'on éduque les enfants. Sauf que dans notre société actuelle, plus personne ne fait rien pour cet âge. En effet la très grande majorité des couples laissent leurs enfants dans des "modes de garde" : crèche ou assistante maternelle.

Ce sont les assistantes maternelles qui voient plus les gosses que leurs propres parents, ce sont elles qui voient leurs premiers pas, ce sont elles qui entendent leurs premiers mots.

Résultat des courses : arrivés à l'âge adulte les enfants n'ont été éduqué par personne ou plutôt par tout le monde mais uniquement "tant bien que mal". Car :

Bref, tout ce détour au sujet de l'éducation, pour dire que OUI rester avec ses enfants et les éduquer ça devrait être valorisé, et que pour la démocratie, la république, l'autonomie, la liberté, et plein d'autres choses, toute cette activité-là (et non pas Travail !) est bien plus, mais alors immensément plus, importante que celle du conjoint (souvent) ou de la conjointe (parfois) qui va travailler dans une agence de com / d'informatique / dans la finance / dans la téléphonie mobile / dans l'industrie automobile / dans la chaine de l'agro-alimentaire / etc, bref tous ces métiers nuisibles et inutiles.

Sauf que cette valorisation (en sens symbolique), ne doit pas se matérialiser par une valorisation financière, marchande. Où comment encore une fois (ni la première, ni la dernière) les libéraux arrivent à introduire la marchandisation du monde là où elle n'avait pas encore court !!!

À la limite, pour faire le pragmatique, pour dire "oui mais il faut faire avec la société actuelle, pas avec ton utopie", et bien on peut s'inspirer en partie (je dis bien en partie) des modèles nordiques.

En effet, en France, on perçoit une aide lorsqu'on fait garder ses enfants autre part. Sauf que, d'une elle est très faible (tant mieux pour ce qui est de balancer ses enfants autres part) et pourrait être plus importante, mais surtout cette aide devrait avoir aussi cours lorsqu'on garde soi-même ses enfants !

En gros l'état français ne finance ça que pour qu'il y ait justement un accroissement du secteur "aide à la personne", ça augmente le nombre de personnes dans ces métiers précaires, ça fait baisser les chiffres du chômage et ça augmente le PIB (ce contre quoi je me bas farouchement, à l'inverse donc de la note numéro 3 de l'article). Or dans certains pays nordiques (notamment Suède et Norvège je crois), cette aide est donnée aux parents qui gardent leurs enfants ! Et ce quasiment au même niveau que leur salaire précédent (80 à 100%) ! Et ce homme ou femme !

Mais trèves de pragmatismes !

J'invite mille fois à lire les études familiales historiques écrites ni par des libéraux, ni par des passéistes. Et très très particulièrement : Les femmes et la vie ordinaire de Christopher Lasch, et Le genre vernaculaire d'Ivan Illich.

« Un mouvement féministe respectueux des victoires passées des femmes ne déprécierait pas les tâches ménagères, la maternité ou les services civiques et de voisinage non payés. Il ne considèrerait pas le salaire comme l’unique symbole du talent. Il exigerait la mise en place d’un système de production tourné vers l’utilité plutôt que le profit. Il mettrait en avant la nécessité, pour les gens, d’exercer des métiers honorables, qui se respectent, et non de se lancer dans des carrières prestigieuses rapportant certes des salaires élevés, mais les éloignant dans le même temps de leur famille. Au lieu de chercher à intégrer les femmes dans les structures existantes de l’économie capitaliste, il ferait appel aux problèmes des femmes pour plaider en faveur d’une transformation complète des dites structures. Il rejetterait non seulement la mystique féminine, mais aussi celle du progrès technique et du développement économique. Il ne se soucierait plus de montrer combien il est progressiste. En rejetant le «progrès», naturellement, il dépasserait les bornes de l’opinion respectable, autrement dit, il deviendrait aussi radical qu’il prétend l’être. »

Et oui, fait chier, quand on a peu de temps, on est obligé de balancer des références. Désolé.